Randonnées alpines
Refuge de la Vogealle
09 août 2022 - 10 août 2022
Le refuge de la Vogealle, situé en France au sud des Dents Blanches, est très sympathique, et on y mange (et boit) bien! Deux cols sur la frontière franco-suisse permettent l’accès à partir de la Suisse, ce qui donne un joli circuit de deux jours ainsi qu’un tour des Dents Blanches, le tout dans le cadre d’un paysage calcaire grandiose au sud des Dents du Midi.
11 août 2022 - 12 août 2022
PROGRAMME:
Premier jour: départ de Vevey, parking de la Tronchenaz à Villeneuve, à 7h00, arrivée à Barme près de Champéry, 1491 m, vers les 8h00. Montée au Col des Ottans, 2498 m, via le col de Bonavau, la buvette de Bonavau et le Pas d’Encel. Quelques échelles facilitent le passage dans une cheminée avant le col. Descente au refuge, 1900 m, en traversant le Col de Sagerou.
Deuxième jour: départ à 7h00 pour monter au Pas au Taureau et ensuite au Col du Pas au Taureau, env. 2556 m. Descente à Barme via le Col de Bossetan et le Pas de la Bide. Retour à Vevey avant 17h00.
ATTENTION:
Noter le délai d'inscription une semaine plus tôt que d'habitude, pour des raisons évidentes!!
Cette course cotée T3/T4 est faite en parallèle avec celle T2 à la Vouardette (Marc-Alain chef de course).
PRIX:
CHF 17,- (4 personnes par voiture)
EUR 47,- demi-pension au refuge
Matériel:
Standard. Bonnes chaussures solides, bâtons très utiles.
COUP D'OEIL
Premier jour – mardi 9 août
Cinq courageux inscrits, prêts à confronter les défis d’une course assez exigeante du point de vue longueur, dénivellation et difficulté. Avec le chef de course cela faisait trois hommes et trois dames.
Deux voitures arrivent à 5 secondes d’intervalle au parking de Barme un peu avant 8 heures. Il fait beau, la météo a promis du soleil, de la chaleur et quelques nuages l’après-midi. Deux personnes avaient des sacs assez lourds – Rupert portait une corde (pour les cas d’urgence, mais en fait pas utilisée) et un piolet (qui s’avérait inutile parce que les névés habituels avaient fondu pendant les canicules du mois de juillet) et Campo portait la radio et la pharmacie ainsi qu’un concombre et d’autres légumes («au lieu de porter de l’eau»). Départ tranquille de Barme à un petit col près du Signal de Bonavau, 310 m plus haut, suivi d’une descente de 240 m au Refuge de Bonavau. Cette étape était nécessaire pour pouvoir compléter le circuit prévu, mais servait comme mis en jambe bien utile. Rupert propose une pause-café, ce que tout le monde accepte. «Nous n’avons que du Nescafé!» En tant qu’anciens employés Nestlé, on était bien obligé d’accepter! Ils offraient aussi une délicieuse tarte aux pommes, qui a trouvé deux preneurs.
On continue, Urs a foncé devant, les autres étaient un peu moins pressés. Nous longeons des bandes de falaises à droite et des pentes vertigineuses à gauche, sur un sentier bien balisé et sécurisé. Quelques chaînes aident à passer des endroits plus raides. Le troisième de ces passages s’appelle le Pas d’Encel et nous faisons une petite pause plus loin, à l’ombre dans la gorge de La Saufla, presque sans eau. Après on serait à la merci du soleil!
Un peu plus tard nous quittons le sentier qui mène à la Cabane de Susanfe, pour prendre à droite celui qui conduit au Col des Ottans, encore 600 m plus haut. Le balisage change de rouge-blanc à bleu-blanc, c’est donc un sentier « alpin ». Effectivement, après la traversée de quelques ruisseaux, utiles pour remplir les gourdes, cela devient plus caillouteux et parfois raide en montant dans les talus et les pierriers de calcaire. Notre progrès devient plus lent et nous faisons notre pique-nique sur un replat herbeux bien en dessous de la falaise qui nous attend plus haut. Heureusement, les nuages annoncés ont fait leur apparition, accompagnés d’un peu de vent fort agréable; nous avons bien apprécié un peu de répit du soleil.
Quelque 90 minutes plus tard, nous y sommes! Un dièdre/cheminée muni de câbles, de chaînes et même de deux échelles à la fin. Assez facile pour les habitués des via ferrata et similaires, tandis que Manuela devait apprendre très vite. Finalement, nous sortons sur un petit replat en haut de la falaise, pour exprimer notre bonheur et joie à avoir franchi ce passage « intéressant ». Il reste encore 20 minutes au col. Nous devons encore passer au Col de Sagerou pour entamer la longue traversée à la Tête de Pérua. Paysage magnifique et sauvage, pentes abruptes à gauche et les falaises du Fer à Cheval en face. Enfin, la sentier descend au Refuge de la Vogealle.
C’est une très jolie cabane au bord d’une belle pelouse verte avec tables, parasols, quelques tentes et des poulets exotiques. Gardien et gardienne très sympas. Nous aurons un dortoir 8 places pour nous seuls. Nous prenons le traditionnel apéro, en partie grâce à la générosité de Manuela qui fête son soixantième anniversaire ce jour même et nous offre deux bouteilles du blanc local – Roussette de Savoie! Merci et félicitations!
Le repas de morceaux de bœuf et de polenta était agrémenté d’une bouteille de rouge St-Joseph offerte par Urs.
Deuxième jour – mercredi 10 août
Départ à 7 heures précises, après un petit déjeuner qui ne laissait rien à désirer – café/thé, jus de pommes, céréales, macédoine de fruits, pain, beurre, confiture et miel! Mais certains manquaient un peu d’appétit après une nuitée trop courte, ou des problèmes de sommeil, malgré un dortoir confortable.
Après un premier raidillon nous contournons le petit Lac de la Vogealle; le niveau d’eau était plus bas que d’habitude et il y avait plusieurs tentes éparpillées ça et là sur les bords. On était toujours à l’ombre et l’ambiance était calme et paisible. Puis, le sentier est devenu plus raide et caillouteux, et peu après on était au soleil: ça devenait tout de suite pénible.
Nous avons vu plus haut sur le sentier un jeune couple, qui nous avait dépassé tout au début. Ils ne portaient pas de bâtons et la fille avait visiblement de la peine. Pas très encourageant pour nous!
On est néanmoins arrivé au col du Pas au Taureau, avec ses 2555 m le point culminant de toute la course, en 2 heures et demie après avoir quitté la cabane (qui se trouve à 1900 m). Peu de place en haut et l’autre côté ça descendait encore plus raide!
Le sentier suivait un rampe diagonale pendant une trentaine de mètres environ jusqu’au début d’un câble d’acier qui plongeait dans un dièdre encore plus raide. Ici, il fallait changer de technique: bien tenir le câble et descendre en arrière en cherchant une bonne prise pour un pied. Mais souvent on ne voyait pas bien . . .
Manuela devait alors apprendre à bien regarder en bas entre ses jambes, ce qui n’est souvent pas évident, mais s’est bien débrouillée. Et ce n’était pas un câble continu, par endroits il fallait changer d’un segment à un autre, ce qui donnait un ou plusieurs pas latéraux un peu délicats.
Finalement, on arrive à la fin de cette section, il y a un sentier qui descend la caillasse en lacets, encore raide pendant un bon moment. Plus tard, Campo (je crois) propose de manger quelque chose; il est presque 11 heures et bien 4 heures et demie ont passé depuis notre déjeuner. Ursula profite de l’endroit pour organiser la traditionnelle photo de groupe.
Peu après, nous passons le Col de Bossetan, où nous rentrons en territoire suisse et retrouvons le balisage familier rouge-blanc. Une heure de descente plus tard nous passons le dernier obstacle, le Pas de la Bide: une dizaine de mètres d’une fente derrière une énorme lame de calcaire. La fente est légèrement inclinée et permet le passage d’un adulte normal avec un sac pas trop grand. D’autres doivent progresser latéralement, ayant enlevé leurs sacs, ce qui s’avère plus difficile. Mais tout le monde passe tant bien que mal et on est bientôt sur la petite route qui nous mène aux voitures à Barme en 30 minutes.
Il est 1h30 et nous finissons notre course de 2 jours avec un repas de midi à la Cantine des Dents-Blanches. Sympathique, avec des portions de chèvre chaud ou des croûtes au fromage énormes!
Bravo aux valeureux participants qui ont bien tenu le rythme et maitrisé toutes les difficultés dans la bonne humeur!