Wasenhorn

Seulement deux courageux inscrits, qui ne craignaient ni l’absence de leur foyer pendant deux jours, ni la nuitée en dortoir, ni les difficultés évoquées dans le descriptif de la course avec des images peut-être un peu trop rébarbatives. Alors on part à trois. Quel plaisir d’y aller en train et car postal, pour pouvoir se relaxer, discuter et se désaltérer (au moins au retour).
Le mercredi, arrivée à l’Hospice de Simplon, vers les 10 heures. On est accueilli par un vent froid et désagréable – on se prépare donc à l’intérieur de l’hospice! Ensuite, montée tranquille à la cabane de Monte Leone. Il soufflait de plus en plus fort, nous obligeant à piqueniquer à l’abri d’un gros bloc. Au petit col (à 2780 m environ) qui nous donne la première vue sur la cabane et le Chaltwassersee Anne va directement au refuge, Campo et Rupert montent encore au Mäderlicke (2886 m) où ils avaient de la peine à se tenir debout sous les rafales de vent. Heureusement ça s’est calmé pendant la nuit, sinon on n’aurait dû renoncer à notre sommet.
La Monte-Leone-Hütte est petite, avec un seul dortoir à 32 places et toilettes/lavabos à l’extérieur, mais une salle à manger très sympathique. Elle était gérée par deux dames très efficaces et accueillantes. Thé de bienvenue gratuit, comme exemple!
Sur conseil de notre voisin de table au souper (excellent et copieux), un brigois avec ses trois enfants de 4 à 10/11 ans, qui connaissait la région comme sa poche, nous décidons de faire la course à l’envers, donc montée par la face et l’arête sud, une voie directe et courte cotée F (facile) qui suit plus ou moins la frontière italienne, suivie par la descente en prenant la « voie normale » qui est l’arête sud-ouest.
Jeudi, il fait beau et le vent reste assez faible. Départ à 7h25. Nous suivons au mieux des bouts de sentier marqués par quelques cairns, parfois difficiles à trouver à cause de plusieurs « variantes », sur un terrain mixte, une caillasse terreuse entrecoupée de blocs de gneiss et de petites barrières rocheuses. On s’est fait dépasser à mi-hauteur par notre voisin de Brigue de la veille avec un de ses garçons (9-10 ans?) qui allaient deux fois plus vite que nous, ce qui nous était fort utile pour trouver la meilleure voie. Le sommet est atteint après 1h 45 minutes. Il n’y a pas de borne frontière, ni croix – celle-ci se trouve au sommet ouest, 550 m plus loin et 15 m plus bas.
La descente sur l’arête sud-ouest, cotée PD (peu difficile) dans l’ancien guide, est fort variée et intéressante. On évite les parties les plus raides et les gendarmes sur des traces de sentier sur le flanc sud. Il y a néanmoins plusieurs endroits délicats mais avec de bonnes prises (à trouver!) et souvent très exposés. Les participants ont bien maîtrisé ces endroits sans peur et sans demander la corde qui est alors restée dans le sac du chef de course.
Arrivés à la cabane, Campo nous a offert du café et des gâteaux (un grand merci!) et les gardiennes ont accepté que nous mangeons les restes de notre pique-nique dans la salle à manger. Descente agréable sous le soleil pour prendre le car postal à Brigue, où Anne a trouvé le temps d’acheter des boissons et des chips. Un grand merci aussi à elle! A la fin, une course bien réussie, et tout le monde très content!