Griesalp – Kandersteg

Cette fois aura été la bonne. Annulée à plusieurs reprises faute de conditions météo favorables, sans oublier les vicissitudes du covid, cette traversée Grisalp-Kandersteg a pu finalement se réaliser. Course sur 3 jours, 2 nuitées en cabane du CAS, plus de 15 heures de marche pour quelque 2200 m de dénivelé positif et négatif, ce n’est tout de même pas rien.  Mardi matin tôt, nous nous retrouvons les 6 participants à la gare de Vevey suite au choix d’un déplacement en transports publics plutôt qu’en voiture. Quelque deux heures et demie plus tard, les derniers lacets en épingle à cheveux précédant Griesalp, avec cascades, gorges, en sus de pentes avoisinant les 30% nous mettent d’emblée dans l’ambiance de ces Alpes Bernoises abruptes. Chapeau bas et applaudissements à la charmante chauffeur de bus. Un café s’impose avant notre départ, sac à dos, pour les 1100 m d’ascension qui nous attendent.  La progression longe le ruisseau du Gamchi dans un décor magnifique, à la fois sauvage et austère, et traverse les alpages de Bundstäg, Bürgli et … Gamchi, le dernier. De là, nous entrons définitivement dans le monde du minéral. Nous dominent, notamment le Gpsaltenhorn (Sommet Fendu) et la Wildifrau (Femme Sauvage) tandis que nous surplombons la bas du glacier du Gamchi transformé en glacier rocheux le plus souvent. Le ciel se fait menaçant et finalement un bon orage, heureusement peu violent, rattrape les plus lents d’entre nous peu avant d’arriver à la cabane du Gpsaltenhorn. Belle cabane récemment rénovée, accueil sympathique. Cuisine et couchettes, du moins pour celles nous ont été attribuées : « peu mieux faire » ! Mercredi, départ vers 8 h, commence par une descente de plus de 500 m reprenant en grande partie le chemin de la veille. S’ensuit une longue traversée toute en montagnes russes avant d’attaquer une pente de 800 m de dénivelé d’un seul tenant conduisant à la cabane de la Blüemlisalp. Belle montée avec ouverture étendue en direction du plateau, mais montée rude aussi: pas un seul replat, pente escarpée, cabane en point de mire qui semble à l’infini. Finalement nous y sommes alors qu’une fine pluie commence à tomber. La cabane encore à l’ancienne est complète (125 places). Concrètement ceci signifie 40 personnes dans le même dortoir ! Et comme un sympathique randonneur croisé le lendemain nous le rappelait : in einer Hütte wird nicht geschlafen sondern nur übernachtet (dans un cabane, on ne dort pas, on y passe juste la nuit). Il avait raison malgré le bon repas du soir bien arrosé – à cause de, penseront certains. Jeudi, notre troisième jour, va nous conduire vers Kandersteg par une longue descente de près de 5 heures. Le temps est couvert mais le plafond nuageux est suffisamment élevé pour nous laisser admirer à l’envi les sommets jouxtant notre cheminement : Le massif de la Blüemlisalp bien sûr, l’Oeschinenhorn, Le Freundenhorn, le Doldenhorn, pour citer les principaux. La cerise sur le gâteau sera bien entendu lacustre avec la plongée sur l’incontournable lac d’Oeschienen. A Kandersteg vers 13h nous serons accueillis par un fort orage évité de justesse. Magnifique parcours, belle ambiance, pas d’incidents : belle course en résumé.