Randonnées alpines
Ofenhorn
23 juillet 2024 - 24 juillet 2024
Une classique au fond du Binntal: l’Ofenhorn 3235m, ou Punta d’Arbola en italien. Le sommet se trouve sur la frontière avec l’Italie. Très beau panorama du sommet. Nous allons monter du côté italien en partant du refuge Margaroli, et descendre à Fäld (1546m) au Binntal, ce qui donne une course assez longue mais sans difficulté technique.
Binntal
25 juillet 2024 - 26 juillet 2024
PROGRAMME:
Le mardi 23 juillet, départ Vevey 07:00, arrivée Domodossola 09:12, départ en bus 09:25, arrivée Ponte Formazza 10:30. Montée au refuge (2194m) en 3-3½ h.
Le mercredi 24 juillet, départ à 06:00, arrivée au sommet via le Passo del Vannino (pas vraiment un col mais un passage étroit) vers les 10 heures. Descente à Fäld via le Hohsandjoch et la cabane Mittlenberg. Car postal à 16:11, et trains pour Vevey, arrivée 19:23.
ATTENTION:
Attention au délai d'inscription! J'ai réservé 6 places à la cabane, mais je peux en annuler sans frais supplémentaires au moins 8 jours avant le 23 juillet, s'il n'y a pas 6 personnes inscrites.
PRIX:
Refuge 1/2 pension (membres CAS) EUR 52,-
Prix du billet:
Vevey- Domodossola 1/2 tarif CHF 28,-
Domodossola- Ponte Formazza EUR 3-5
Fäld – Vevey 1/2 tarif CHF 20,40
Matériel:
Standard pour une nuitée en cabane, sac de couchage léger ("sac à viande") obligatoire (ou sac jetable à usage unique disponible au refuge, EUR 5,-).
Crampons et piolet, cordelette avec mousqueton, et baudrier si vous en avez. Chaussures solides (pour crampons).
Me contacter si vous n'avez pas de crampons – j'en ai assez en réserve. Idem pour un piolet, une cordelette, etc. Il est possible qu'on n'en aura pas besoin car le retrait des glaciers dans cette région a été considérable ces dernières années.
Recommandations:
Prenez de quoi manger aussi pour le deuxième jour. Possibilité de se ravitailler à Brigue au retour, dès 17:33, ensuite 24 minutes pour la correspondance à 17:57.
COUP D'OEIL
Six participants se retrouvent dans le train de 7:00 de Vevey à Brigue et Domodossola, où ils prennent tout de suite le car à Valdo, une heure plus loin dans le Val Formazza. Il fait beau, le télésiège fonctionne à des heures précises, donc nous avons assez de temps pour prendre des boissons et quelques petits gâteaux disponibles à l’Albergo Ristorante Rotenthal. Montée en télésiège (qui nous évite 500 m de dénivelé à pied!) à 12:30, ensuite la route pour 4×4 pendant 50 minutes, pour notre pique-nique vers 1980 m. Encore une petite heure et nous sommes bien accueillis au Rifugio Margaroli situé à 2194 m. Agréable après-midi au soleil, avec bières, etc et discussions. Bon repas le soir (une bonne « polenta al forno » entre autres).
Cabane sympa, 46 places, presque au complet, beaucoup de randonneurs suivant des sentiers de cabane en cabane.
Voulant partir à 6 heures le lendemain matin, on nous a laissé du café, thé et lait, tous chauds, dans des thermos et de quoi grignoter sur la table. Nous partons quasi sans avoir vu personne. Nuages, un peu de soleil, un vent froid à certains endroits. Beaucoup de neige cette année, assez molle (il n’a pas gelé pendant la nuit), en névés continus, à partir de 2560 m environ. Nous mettons bientôt les crampons pour avoir un meilleur appui sur cette neige assez glissante. Notre progression n’est pas rapide et trois d’entre nous peuvent laisser les sacs à 2950 m environ, avant le dernier ressaut plus raide. Une participante décide d’y rester aussi. Les autres montent régulièrement sur des traces faites par Roger, le fils du chef de course; pas besoin encore de s’encorder. Sommet vers 10h30, déjà moins de nuages et belles vues. Nous mettons les cordes pour descendre, le risque de glissement étant non négligeable sur la neige déjà très ramollie. Nous retrouvons nos sacs et après avoir franchi un petit mur à la descente nous commençons la traversée vers le Hohsandjoch, en principe assez horizontale sur 1,4 km. Ici le chef de course se trompe de col et nous arrivons à un autre, plus au sud et 50 m plus élevé. Nous devons marcher encore 400 m au bon col (ayant perdu une bonne demi-heure).
L’accès au col du côté italien n’est pas très engageant et il est difficile de savoir où l’attaquer; il y a de vieilles traces partout. Roger trouve une possibilité tandis que son père regarde plus loin, mais sans trouver mieux (langues de neige aboutissant à des couloirs raides et caillouteux). A son retour il voit que Roger a trouvé un passage praticable et mis en place une corde fixe pour aider les autres. Trois participants étaient déjà en haut ou sur le point de l’être, lorsqu’il arrive un accident qui va nous marquer les esprits. Une participante, pour des raisons inconnues, a glissé sur la neige raide et pourrie, sans tenir ou ayant lâché la corde fixe. 4-5 mètres plus bas elle tombe dans une espèce de « boîte aux lettres », un passage moins raide entre une paroi de rocher et une paroi de neige haute de peut-être 3 mètres. Malheureusement sa cheville s’est cassée! Impossible pour elle de continuer, même si on pouvait la sortir.
Rapidement, un de nous a contacté la Rega, en trouvant un endroit sur l’arête où il y avait un signal du réseau. La participante se trouvait à moins de 5 mètres de la frontière (vol d’oiseau), mais 20 m plus bas, en territoire italien. Mais la Rega s’est arrangée avec les autorités italiennes pour faire le sauvetage. Une demi-heure plus tard un hélicoptère Air Zermatt est venu est nous avons signalé l’endroit précis où la pauvre se trouvait. Peu après elle était hissée en haut sur les genoux d’un médecin secouriste et a reçu les premiers soins à côté de l’appareil sur le glacier plat quelque 250 mètres plus loin, ensuite l’hélico est parti pour l’hôpital de Sion. On vous épargne les détails médicaux mais l’intervention a nécessité deux opérations et plusieurs jours dans un lit d’hôpital, avec un bon pronostique, avons-nous appris par la suite.
Pour les cinq autres, un peu abattus mais soulagés de la réussite du sauvetage dans des bonnes conditions – soleil, pas de vent, accès facile pour l’hélico – se sont mis à la descente. D’abord sur de la neige jusqu’à 2560 m environ, ensuite sur des traces d’un sentier rudimentaire et sur le chemin balisé qui descend de la cabane Mittlebärg, et finalement sur les 5 km de route jusqu’à Fäld dans le Binntal, cette descente nous a couté encore plus de 3 heures de marche. Le dernier car postal étant parti 50 minutes avant notre arrivée, nous nous désaltérons à Fäld avant de prendre un taxi à la gare de Fiesch. Arrivée à Vevey à 22:23.